Sympa, comme titre, pas vrai ? Moi je l’aime bien. Je trouve qu’il cache une vérité forte, à l’origine de bien des souffrances. Pourquoi ne s’aime-t-on parfois pas ? Pourquoi, inconsciemment parfois, on se sabote, on se déteste, et on cherche à se faire du mal ? Je pense que nous avons grandi dans une culture qui tend à nous pousser vers une forme d’humilité toxique, et d’un étouffement total de nos émotions… On mélange tout ça, et paf, ça fait des choca… Euh des personnes qui ne s’aiment pas, et ne le savent même pas.

Ton amour de toi à l’origine de tous tes problèmes

Tu t’es déjà demandé, si tu t’aimais, vraiment ? Si tu étais prête à tout pour toi, comme le sont ces couples dans les films romantiques ? Moi maintenant, je le suis. Mais ça n’a pas été un long fleuve tranquille. En allant chercher plus en profondeur dans moi-même suite à un burn-out, j’ai compris que j’éprouvais de la colère envers moi-même, et que je ne m’étais jamais vraiment aimée. C’est un comble quand on y pense, non ? On s’incarne toute notre vie, on va passer toutes ces années avec nous-même et on ne se supporte pas, bonjour l’ambiance.

Je sais pas toi, mais moi, petite, j’ai été bercée par ces films aux héros super humbles, qui ne demandent jamais rien en retour, qui répondent “ah mais non je suis pas si fort” après avoir éclaté un alien de 3 mètres de haut à mains nues. Non, ce que les gens veulent dans les films, c’est ce héros ultra humble, qui n’a pas trop confiance en lui. Pour moi, je pense que nombre de mes soucis de self-love ont découlé de cette image biaisée de la personne qu’on aime bien. Car ça aussi, c’est caractéristique des gens qui ne s’aiment pas : ils veulent à tout prix que tout le monde sans exception les aime, en jouant les caméléons. Je me comporte de telle manière avec elle car je sais qu’elle aime bien les gens comme ça, puis avec lui je vais plutôt être comme ça. C’est inconscient, mais c’est le mécanisme type de la personne qui veut être appréciée de tous, par peur du conflit souvent (en tout cas, pour moi c’était ça).

Je trouve ça quand même dingue que mon envie d’être acceptée à tout prix et mon incapacité à m’aimer MOI m’ont menée là. M’ont menée au burn-out, à la déroute totale, au flop. Parce que, une fois que tout a volé en mille morceaux autour de toi, il ne te reste que toi, ton corps à bout, ton mental épuisé. Tout ça pour être juste en colère encore et encore, et se détester, s’insurger de notre incapacité à avoir pu aller plus loin, à avoir tout abandonné, et à en être là aujourd’hui. Et s’acharner sur soi, ça fait rarement avancer la machine, bien au contraire. Mais c’est humain, il nous faut bien un bouc émissaire. Soit c’est les autres et on se victimise, soit c’est nous et on se détruit encore plus.

La solution pourtant, dans ces cas-là, serait de simplement accepter ce qui se passe, reconnaître nos erreurs et avancer avec cette expérience fraîchement acquise. Mais, quand on ne se porte pas d’amour, on ne voit pas les choses ainsi.

On fait comment alors, pour s’aimer ?

Pour moi, le déclic a vraiment été l’acceptation. L’acceptation de mon plein potentiel, de qui je suis, de mes qualités, mes défauts, de ce que j’ai envie de faire, de ne pas faire, de comment j’ai envie de vivre chaque journée, des choses que j’aime et que je n’aime pas… Tous ces ingrédients qui mènent à une profonde connaissance de soi, et qui permettent d’avancer connecté à soi-même, sans colère, sans ressentiments, juste en acceptant.

Alors évidemment, dit comme ça, c’est faaaacile. Pourtant, c’est un long chemin, parfois désagréable, car on va gratter des endroits que l’on avait cachés dans un coin de notre tête, puis on réalise, on comprend, on accepte, et on recommence. Pour moi, le vrai amour de soi, il est là. S’accepter et être tolérant envers soi. Chasser ses voix dans nos têtes qui ne nous appartiennent même pas, qui ne sont en fait que l’expression de nos peurs, ou de la peur de nos proches, qui nous ont rabâché encore et encore des phrases, des mots (maux), qui se sont jusqu’à maintenant inscrits en nous comme nos propres pensées. Le chemin vers soi et l’amour de soi, c’est le nettoyage, dalle par dalle, de ce sentier que tu décides enfin d’emprunter.

Alors je le répète, y’a pas de mal à s’aimer, c’est pas être en vantard ou manquer d’humilité de dire que l’on s’aime. C’est s’ouvrir toutes les portes, c’est apprendre à apprécier l’instant présent, c’est arrêter de fuir et de s’auto-saboter. La modestie n’a rien à voir avec l’amour de soi, et quand bien même il y aurait un rapport, et bien moi, je lui dis d’aller se faire cuire un œuf à la modestie (je reste polie, à l’écrit je parviens toujours à me contenir sur mes expressions douteuses).

Arrêtez de penser que parce que vous dites oui à tout, que vous aimez tout comme tout le monde, que vous n’avez pas d’avis tranché, on va forcément vous aimer. Au contraire, vous ne serez que cette personne lambda, que personne ne retient, l’ami moyen, jamais plus. Affirmez-vous, connaissez-vous, faites vous de amis, des ennemis, peu importe mais ce n’est que lorsque vous vous incarnerez pleinement, que vous serez en symbiose avec votre vrai vous, que vous sentirez enfin l’amour que vous vous portez, et que les portes de votre vie s’ouvriront à vous.

Bon, je me suis pas trop emballée, si ? Pas grave, ça fait partie de moi ! Et puis, j’ai toujours tendance à m’éparpiller, alors désolée si je t’ai emmenée à droite et à gauche pendant cette lecture. Avant, je me contenais et je corrigeais tout pour rester droite, maintenant je me dis que c’est en laissant ce côté-là de ma personnalité s’exprimer que je me sentirai bien, et c’est le cas. En tout cas, maintenant je m’aime beaucoup, et je te souhaite de pouvoir avoir les mêmes mots pour toi un jour.